Stratégie L'approche économique du bâtiment d'élevage
Le bâtiment est un investissement important sur une exploitation. L’annuité correspondant aux remboursements d’emprunts représente entre 15 et 30 centimes par litre de lait produit sur une durée de 12 à 15 ans. Donner un coût plafond pour cette valeur est difficile, mieux vaut raisonner en fonction de la capacité d’investissement de chaque exploitation.Il est donc capital de bien cerner le coût du bâtiment, et de définir la capacité maximale de remboursement afin de ne pas mettre en péril le bon fonctionnement de l’exploitation. Explications et conseils du BTPL.
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Approche du coût
Avoir une estimation du coût du bâtiment relativement tôtdans l’élaboration du projet permet d’orienter la réflexion vers dessolutions possibles sur le plan financier afin d’éviter les" grosses surprises " lors du chiffrage final. On nerecherche pas à avoir une estimation précise mais un ordre de grandeur.
Ce coût varie de 15.000 F à 30.000 F par vache laitièrepour un bâtiment, avec les silos et les ouvrages de stockage des déjections.Le prix dépendra du type de bâtiment, de sa localisation, des choix techniquesretenus, des frais d’approche (terrassement, abords, raccordement aux réseauxd’eau et d’électricité)….
LA MARCHE A SUIVRE
Déterminer la capacité d’investissement de l’exploitation
Avant toute autre démarche, il faut connaître la capacitéd’investissement de l’exploitation :capacité d’auto financement etcapacité de remboursement d’emprunts nouveaux (CREN).
La capacité de remboursement d’emprunts nouveaux tiendracompte des remboursements déjà en cours et des investissements nécessairesdans les années futures (matériel, foncier...).
Le tableau suivant permet de déterminer la C.R.E.N.
Produit de l’exercice |
- charges opérationnelles |
- charges de structures hors amortissements et frais financiers |
= Excédent brut d’exploitation ( E.B.E) |
- annuités des emprunts en cours à long et moyen terme |
- frais financiers à court terme et agios |
- prélèvements privés ( y compris remboursements d’emprunts privés) |
= Capacité d’autofinancement net ( C.A.F) |
- C.A.F minimum de sécurité ( à raisonner suivant le système de production. Elle est généralement située entre 10 et 30% de l’E.B.E) |
= capacité de remboursement des emprunts nouveaux ( C.R.E.N) |
La C.R.E.N doit permettre à l’exploitation derembourser :
- le bâtiment en projet,
- les investissements à venir.
Ce calcul doit également prendre en compte l’évolution :
- des remboursements d’emprunts en cours,
- des prélèvements privés,
- des résultats dûs au nouvel investissement,
- des cotisations sociales liées à ces résultats.
Le montant de l’emprunt et la durée du prêt seront adaptés à laC.R.E.N..
Il faudra également vérifier l’évolution du taux d’endettement de l’exploitationet des principaux ratios économiques et financiers.
La connaissance de la capacité d’investissement permettra d’orienter leschoix techniques au cours de l’élaboration du projet (en s’aidant d’estimationsglobales du coût du bâtiment).
Etablir un devis estimatif complet.
Le devis estimatif complet ne peut être effectué qu’après l’élaborationtechnique complète du projet.
Déterminer de manière raisonnable la part en autoconstruction
L’auto construction permet de réduire certains coûts. Toutefois, cela nedoit pas se faire au détriment des résultats de l’exploitation. L’activitéprioritaire de l’éleveur doit rester le suivi du troupeau.
Estimer la part de subventions
Des subventions sont attribuées dans le cadre du PMPOA ou par d’autresprogrammes financés par :
- l’Etat (DDA, DRAF),
- les Agences de l’Eau,
- les Conseils Régionaux,
- les Conseils Généraux,
- l’OFIVAL, l’ONILAIT,
- les comités régionaux de développement,
- les GIE,
- les communes...
Leurs conditions d’attribution sont fonction des priorités des organismesfinanceurs et
leur montantdéfinitif souvent connu au dernier moment, ce qui rend difficile l’établissementd’un plan de financement prévisionnel.Le paiement de ces subventions est d’ordinaire effectué sur présentationde factures acquittées. Il est donc indispensable de prévoir l’avance sur latrésorerie et sur la TVA.
Etudier les formules de prêt
Vous pouvez prétendre, sous certaines conditions, à des prêts à tauxbonifiés par l’Etat :
- Prêts spéciaux d’installation
- Prêts spéciaux de modernisation (dans le cadre d’un PAM)
- Prêts spéciaux d’élevage.
Cinq réseaux bancaires sont agréés pour distribuer les prêtsbonifiés : BNP, Banque Populaire, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, etCrédit Lyonnais.
Au-delà de la période de bonification, seront appliqués les taux desprêts conventionnés agricoles, distribués par ces mêmes établissements.
Aux taux de prêts proposés par les banques, il faut toujoursrajouter :
- les assurances contractées avec l’emprunt (en particulier les A.D.I.,Assurance Décès Invalidité),
- les frais de dossier et d’études divers,
- les éventuels emprunts complémentaires : prêts d’attente du prêtbonifié, court terme d’avance de TVA, etc.
Les marché avec les entreprises ne devront pas être signés et les travauxengagés que lorsque tous les accords administratifs et financiers sont obtenus.
L’impact sur la trésorerie
L’écart entre le montant total de l’investissement et la sommeempruntée sera la part d’autofinancement de l’exploitation.
Il est important de vérifier que la trésorerie de l’exploitation peut yfaire face. Dans le cas contraire, mieux vaut prévoir un court terme jusqu’auretour de l’équilibre plutôt que de créer des agios générés par cesdettes.
La trésorerie devra également supporter :
- l’avance de la T.V.A,
- les dépenses annexes à l’investissement,
- le décalage de dates entre le paiement des factures et le versement de l’empruntet des subventions,
- le besoin en trésorerie habituel de l’exploitation.
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